Voici la partie 1 de "Donnez moi le micro" de Décembre 2006 :
Les heures d'avant ...Dans sa review
d'
Hesdin, notre cher "
Sturricane" a écrit ces lignes: "
Bad Bones a littéralement squashé le pauvre
Majik, Spear
!!! suivi d'une suplex into a Shoulder Breaker, over selling de
Majik,
1...2....3 on a fermé les rideaux et éteint les lumières, un squash à la
Goldberg mais à un excellent moment dans le show, bravo messieurs les
scripteurs, j'aurais pas fait mieux."
J'ai promis de vous parler des heures d'avant mais on
va débuter par celles d'après. Lorsque le show est terminé, généralement on va à
l'hôtel et on passe de bonnes soirées. Mais le lendemain, dès qu'on retrouve le
net, on va immédiatement regarder les avis des fans présents. Y en a qui ne le
font sans doute pas, d'autres qui vous diront que ça ne leur vient pas à
l'esprit mais à la
ICWA, soyons franc, on le fait tous! C'est humain je pense
... On a tous envie de savoir ce que les gens ont pensé de la soirée. C'est
dommage, d'ailleurs, qu'on ne puisse pas avoir l'avis de tout le monde, ça ne
pourrait qu'aider. Car nous ne faisons pas les shows que pour les fans du net
et si quelqu'un venait me dire le contraire je le traiterai de menteur ... Oui
monsieur! Je suis comme ça moi. On fait ces shows pour tous les spectateurs.
Quand on lit les commentaires de l'un d'eux, on est parfois surpris, parfois déçu
ou simplement heureux. Surpris parce qu'on ne voit pas toujours la même chose
que les spectateurs quand on est impliqué dans le show. On est déçu quand ont
voit qu'on s'est planté sur un truc ou que quelque chose n'a pas été compris.
Heureux? Ben c'est quand on lit la citation de "
Sturricane". Ça n'a
l'air de rien mais c'est exactement ce qu'on voulait faire! (pour reprendre
une citation de notre ami
Pef le cascadeur) Oui le catch est par moment scénarisé
et nous prenons ça très au sérieux. Un peu trop peut être mais bon c'est
tellement amusant à faire. "C'est pas parce qu'on paye pas qu'on va se
faire chier !" (
Coluche 4:20).
Nous prenons un plaisir sans borne à écrire ces shows. Notre
"booking" n'est définitivement pas le plus évolué mais
Daniel et moi
sommes d'accord sur le fait que la simplicité est synonyme de succès.
La première fois que j'ai eu l'occasion de voir comment
ça se passe dans les vestiaires d'un show de lutte c'était le 10 Novembre 2000 à
la
London Arena pour un enregistrement de
WCW Nitro. Oula 2 secondes ... Je
viens juste de réaliser. Ça fait déjà plus de 6 ans. Hier encore j'avais vingt
ans ... Je gaspillais le temps en voulant l'arrêter ... Et pour le retenir, même
le devancer ... Je n'ai fait que courir et me suis essoufflé (
Armenia &
RVezu 2:54). J'ai aussi droit à quelques moments de nostalgie, non? Bref
Philippe et moi avions été invité à assister aux enregistrements du show TV.
Mon brave collègue ne pouvant pas venir, j'ai convié un vieil ami (David
"Naniwa" F*guier) à m'accompagner. Après un petit vol, un
petit voyage en train et enfin le metro, nous voila devant la
London Arena.
Nous ne savions absolument pas à quoi nous attendre. Je devais prendre contact
avec
Sharon Sidello (dont vous retrouverez le nom dans nombres de génériques
de la
WCW,
elle s'occupait également des relations avec les commentateurs
étrangers), c'est la seule chose que nous savions. Des milliers de fans
étaient déjà
agglutinés devant les portes alors nous avons décidé de nous rendre
directement
aux vestiaires par l'entrée extérieur. Imaginez le tableau: deux
branlots
alsaciens avec des têtes de gamins se pointant devant la sécurité de la
London
Arena. Autant vous dire qu'on n'en menait pas large d'autant qu'à l'époque
notre Anglais était loin d'être parfait. Je m'avance aux barrières et je me
lance: "I want to see
Sharon Sidello" et là ... le gars me mate et
demande: "Who?" Bon ok ... Ben réessayons: "
Sharon
Sidello" et l'enfoiré persiste: "I'm sorry but Who?". Je
regarde
Naniwa en me demandant comment je pourrais m'excuser de l'avoir fait
faire ce voyage pour se faire jeter devant l'arena sans billet quand notre
"security guy" me ramène à la réalité avec un "Who do you want
to see ??" un peu énervé. Je prends mon courage à deux mains, mon
meilleur accent américain (car le gars venait des USA) et j'y vais: "I
would like to see
Sharon Sidello" ... Réponse de l'intéressé: "Ohhhh
yessss Shérone Sidellllla" ... Ben oui connard ça fait deux heures que je
te le dis (pardon). Finalement il l'a fait appeler et nous fait passer de
l'autre coté des barrières. La nous patientons à coté de plusieurs équipes de
TV anglaises très pro. Avec nous à coté l'image est priceless. Je regrette de
ne pas avoir de photos à vous montrer.
Sharon arrive enfin, on se présente
rapidement. C'était la première fois qu'on se rencontrait et bizarrement elle
n'a pas rigolé quand je lui ai dit que j'étais l'un des commentateurs.
J'imagine qu'elle devait sans doute attendre quelqu'un d'un peu plus vieux
quand même. En tout cas elle est restée très sympa et nous a demandé de la
suivre comme, d'ailleurs, les autres personnes présentes qui, elles, étaient là
pour bosser. On commence à arpenter les couloirs de la
London Arena se
demandant un peu où on allait atterrir. C'est quand j'ai vu
Bam Bam Bigelow et
Mike Awesome que j'ai compris ... On est dans les vestiaires!!! En bonne
babysitter,
Sharon nous a foutu dans un coin et nous a dit: "You stay
here, i'll come to see you later. Don't make any noise, they are shooting for
the TV Show". Pas de problème
madame, on ne bouge pas, on ne fait pas de bruit et croyez moi ... on va garder
les yeux grands ouverts! Alors on s'est posé et on a regardé passer toutes les
superstars de l'époque venir faire leur promo et préparer leur match. J'ai
retrouvé ces
résultats sur
le net. Les chiffres à coté sont les audiences de chaque segment. Ça n'était
pas la
WCW à son meilleur mais pour le jeune commentateur que j'étais, c'était
simplement magique de pouvoir observer comment se prépare un tel évènement.
Aujourd'hui c'est limite impensable. La
WWE ne laisserai jamais une chose
pareille arriver, enfin je crois ... Quoi qu'il en soit, nous étions vraiment
aux premières loges et toutes les étapes se déroulaient devant nos petits yeux ébahis.
D'abord les enregistrements des promos et entrevues avec
Mean Gene!
Maiiiiiiiiis comme je l'ai vu mon yeuuuuu! (
Charly 4:69) On comprend
rapidement pourquoi
Mike Awesome n'a jamais vraiment eu l'occasion de
s'exprimer au micro. Il a mis au moins 30 minutes à sortir ce qu'il devait
dire. Lui et
Bam Bam sont les premiers qu'on a vu mais ils sont également ceux
qui ont mis le plus de temps à faire leur promo. Ça se trouve ils étaient déjà
là depuis une heure quand on est arrivé. On pouvait voir les bookers de l'époque
(je ne crois pas qu'ils étaient connu en tout cas moi je ne les pas reconnu)
tenter d'aider
Awesome à trouver le bon ton, le bon rythme et surtout l'aider à
se rappeler du texte. Je n'avais pas encore vu
Beyond the mat ni aucun autre
reportage sur les coulisses de la lutte, tout ça était donc à la fois très
instructif mais surtout totalement nouveau pour moi. Et ce n'était pas terminé.
Nous avons également pu être témoin de quelques préparations de combats entre
les différents protagonistes. Malheureusement, même en relisant les résultats
du show, je ne pourrais plus dire qui on a vu préparer son match. J'ai tout de
même une petite excuse. Quelques jours après ce
Nitro, je me suis rendu au PPV
de la
WCW en Allemagne. Cette fois
Philippe était avec moi et nous étions resté
tout le show en backstage. Une soirée encore plus folle, que je vous raconterai
une autre fois, qui est la cause de quelques pertes de mémoire concernant la
London Arena. Si j'ai oublié quelques détails
de cette fin d'après midi, je n'oublierai jamais l'excitation que j'ai pu
ressentir. Vous allez dire que je vous saoule avec ce film mais il y a
exactement la même scène dans
Almost Famous lorsque notre jeune héros pénètre
pour la première fois backstage dans un concert. Contrairement à lui je n'ai
pas fait ami ami avec tout le monde mais comme lui, ce jour là, j'ai compris
que c'est là que se trouvait ma vie. J'aurai voulu me cacher dans le décors et
rester sur la route avec eux. La WWE aurait bien fini par m'acheter avec les
meubles ... Je m'égare. D'autant que nous avons du les quitter ces vestiaires.
Sharon est revenue nous voir. Elle nous explique que le show va bientôt
commencer et nous file des billets. "Sympa ... Mais comment on va à nos
places, on passe par le grand rideau juste là?". Ça peut paraître con
comme question mais vous verrez si un jour vous vous retrouvez dans les
vestiaires lors d'un grand show, et qu'on vous file des billets, c'est la première
chose qui vous viendra à l'esprit! Dieu merci
Sharon avait pensé à tout:
"Suivez ce gars là bas" dit-elle en montrant un homme totalement
inconnu au bataillon, "Vous allez assister à une petite séance
d'autographe et ensuite vous pourrez aller à vos places. On se voit la semaine
prochaine en Allemagne. Bonne soirée". Une petite séance d'autographes?
Cool suivons ce gars! Cependant, nous n'étions pas les seuls à suivre ce gars.
Mais cette fois pas d'autres journalistes, juste les
Misfist in Action. Ok
c'est pas le gang le plus légendaire de l'histoire mais il y avait
Hugh Morrus,
Chavo Guerrero,
Lash Leroux, le regretté
The Wall,
Major Guns et ... nous! Ils
ont du halluciné! Le pire c'est que pour rejoindre la salle, où attendaient
une vingtaine de fans, nous devions passer par LA salle ... vous savez celle
avec le ring et les gens autour? C'est ainsi que 12 498 spectateurs ont fait une énorme ovation aux
Misfits in Action et .... à deux
touristes alsaciens! J'imagine bien le premier Anglais à nous avoir aperçu: "Hey look there ... It's the
MIA ...
YEAAAAAHHH ... Wait a minute .... Who are those two guys with them? One of
them looks really ugly!" Et son pote voulant faire le malin: "That's a new team from the
Power Plant, I read about them in the
Wrestling
Observer!"
A suivre ...